Formation Yin Yoga
Tout savoir avant de vous lancer !
Envie de vous former au Yin Yoga ? Pour enseigner ou pour votre pratique personnelle ? Vous avez découvert et adoré cette pratique et vous aimeriez en savoir plus sur les formations ? Découvrez tout ce qu’il y a à savoir sur le Yin Yoga avant de vous inscrire à une formation. Découvrez le résumé de cet enseignement offert par Sebastian Pucelle & Murielle Burellier : ce couple inspirant anime des formations très réputées pour leur qualité d’enseignement partout, et notamment en France.
QUI SONT SEBASTIAN ET MURIELLE ?
Ils sont les fondateurs de l’école de yoga With Yin Yoga. Ils enseignent et sont spécialisés dans la formation Yin Yoga depuis 2011. Ils s’intéressent au Yoga depuis les années 90 et se sont spécialisés ensuite dans le Yin Yoga. Aujourd’hui, ils enseignent à l’international.
Sebastian et Murielle étayent leur enseignement sur des références fiables dans la science moderne, ainsi que des recherches et études dans les traditions taoïstes, bouddhistes et yogiques. Impliqués dans le Yoga depuis le début des années 90 et formés par les fondateurs du Yin Yoga, Sebastian et Murielle continuent d’étudier avec Paul et Suzee Grilley, qui recommandent vivement leur approche de l’enseignement.
Avant de vous lancer dans une formation de Yin Yoga
Découvrez en les origines
Le Yin vient du concept taoïste Yin et Yang qui sont deux principes opposés et complémentaires. Son origine vient du Taoïsme en Chine. À savoir qu’en Chine il existe aussi du Yoga qu’on appelle le Yoga Taoïste.
COMMENT LE YOGA TAOÏSTE S’EST IL DÉVELOPPÉ EN CHINE?
Au début du IVème siècle, un moine bouddhiste appelé Bodhidharma, dont la légende dit qu’il était un moine itinérant, est venu en Chine depuis l’Inde pour partager son savoir. Il y a développé de grandes écoles dont la plus connue est l’école de Chan qui est bouddhiste et enseigne le bouddhisme chinois (provenant en réalité d’Inde).
Bodhidharma est également un précurseur du Kung Fu chinois, ce qu’on appelle le Kung Fu Shaolin puisqu’il a appris à ces moines des Temples à se défendre contre les invasions, contre la nature, contre les animaux, et il aurait ainsi créé le Kung Fu Shaolin. Or, une forme d’ascèse de ce Kung Fu Shaolin est appelée le Yoga Taoïste.
POURQUOI REMONTER AUSSI LOIN DANS LA CHRONOLOGIE?
Parce qu’il existe effectivement un yoga taoïste, mais celui-ci prend ses racines en Inde. Ainsi, la boucle est bouclée : le Yoga qui provient d’Inde a aussi migré en Chine à travers Bodhidharma.
QU’EST CE QUE LE YOGA TAOÏSTE?
C’est un Yoga hybride qui fait le pont entre les deux civilisations indiennes et chinoises. Ce sont deux cultures très fortes qui étaient déjà très avancées dans les recherches ésotériques, et surtout dans l’appréhension de l’intangible, notamment dans la compréhension du Prana ou du Chi (souffle vital) . Le Yoga Taoïste est un hybride entre ces deux systèmes. On y retrouve des étirements comme dans le yoga hindouiste par exemple. Mais aussi des mouvements, de la respiration, des séquences prédéfinies, des exercices debout, assis, couché, des mantras et de la médiation. C’est un Yoga très complet.
Le Yoga taoïste s’est développé en Chine et découle de la philosophie du Yin et du Yang.
Le Yoga Taoïste par définition veut dire Yin et Yang puisque généralement on ne les sépare jamais. C’est d’ailleurs une hérésie pour des chinois d’entendre parler de Yang sans Yin. En Occident, on fait une séparation sur le plan dialectique : on dit Yin ET Yang, alors qu’en Chine on dit Yin Yang. On ne les sépare jamais puisque ces forces peuvent paraître opposées alors qu’elles sont complémentaires.
Dans ce Yoga Taoïste, la partie Yin est plutôt une préparation physique du corps musculo-tendineux. Cette préparation yin vient sur tout ce qui est à l’intérieur : les fascias et les tendons. Mais il y a aussi une forme d’introspection : tout ce qui est Yin est plus retiré à l’intérieur. Cette préparation nous prépare au Yang : c’est un style beaucoup plus flamboyant et énergique avec des poses qui sont beaucoup plus dirigées vers l’extérieur. Ces deux approches forment ce qu’on appelle le Yoga Taoïste.
Cela donne un contexte au Yin Yoga dont l’appellation est plus moderne mais qui puise ses racines dans une approche très ancienne.
D’OÙ VIENT LE YIN YOGA?
Le Yin Yoga puise donc ses racines dans le Yoga Taoïste. Pourtant, il a été créé dans les années 90 aux Etats-Unis.
Origines chinoises
Tout a commencé par un homme : Cho Chat Ling. Il était basé à Hong Kong et était spécialisé dans le Kung Fu du singe (monkey kung Fu) qui est une forme de Yoga Taoïste. Cet homme a immigré aux Etats-Unis, comme beaucoup de chinois au début des années 70 et s’y est établi. Il a lui même été formé par son oncle puisqu’en Chine c’est un système similaire à l’Inde (le système gurukula): la relation maître-disciple. En revanche, ce qui est particulier en Chine c’est ce qu’on appelle des lignages : Généralement, il faut faire partie de la famille pour recevoir un enseignement.
Arrivée aux Etats-Unis
Alors qu’il s’est établi aux Etats-Unis et a décidé d’enseigner à son tour, il a décidé de ne choisir qu’un seul élève : Paulie Zink. Lui seul a reçu les enseignements traditionnels de Cho Chat Ling pendant dix ans, par transmission directe. Il est devenu à son tour expert en Yoga Taoïste et spécialisé dans le Kung Fu du singe.
Paulie Zink s’est présenté au championnat d’arts martiaux de Long Beach et a gagné plusieurs années d’affilée. C’est ainsi qu’il s’est fait connaître auprès d’un personnage clé dans le Yin Yoga: Paul Grilley. Dans les années 90, il pratiquait et enseignait le Hot Yoga, qui se pratique dans une salle surchauffée, et qui était à la mode. Paul Grilley s’est retrouvé abasourdi par la vélocité, la façon de se mouvoir dans l’espace et l’agilité de Paulie Zink.
Paul Grilley lui a voulu en savoir plus sur sa dextérité et lui a donc rendu visite. Paulie Zink à l’époque enseignait depuis son garage en fin de journée à des petits groupes. Paul Grilley a appris avec Paulie Zink pendant un peu moins d’un an et cela lui a suffit pour comprendre ce qui développait autant la flexibilité et la souplesse.
La découverte de Paul Grilley
Il a compris que dans cet entraînement de Yoga Taoïste, il y a une partie plus Yin où l’on « marine » dans les poses, en relâchant les groupes musculaires. Lorsqu’on relâche les groupes musculaires, on peut atteindre les tissus conjonctifs (qui sont principalement nos ligaments, nos tendons, notre cartilage, l’articulation synoviale et les fascias). Tout ce qui est Yin va travailler plus sur l’intérieur du corps. Paul Grilley s’est rendu compte que c’est cette partie de l’entraînement qui favorise et développe la flexibilité.
À savoir que Paul Grilley a un master en anatomie et connaît très bien le corps de façon anatomique et mécanique. Il a donc commencé à développer en référence à son professeur Paulie Zink un Yoga Taoïste qu’il a appelé le daoist yoga, mais avec un angle plus yogique et anatomique puisque c’était à l’époque son centre d’intérêt. Il a commencé à enseigner ces poses que l’on tient longtemps d’une façon relâchée et il appelait ça le daoist yoga.
Jusqu’à Sarah Powers. Cette femme enseignant l’Ashtanga à cette époque et était déjà plus connue que Paul Grilley, même à l’international. Elle a adoré l’approche de Paul Grilley et a compris que son Yoga était très complémentaire à sa pratique d’Ashtanga. C’est elle qui a donné le nom Yin Yoga et non pas Paul Grilley qui en référence à son maître avait gardé le nom de taoist yoga. Or, il n’enseignait que le côté statique, lent et introspectif du daoist yoga, c’est pourquoi il a accepté le nom proposé par Sarah Powers.
Paul Grilley et Sarah Powers sont devenus amis et ils ont commencé chacun à développer leur propre style et à la diffuser, avec Bernie Clark, un autre élève de Paul Grilley.
une formation en yin yoga porte sur des notions fondamentales
LA NOTION DE VARIATION SQUELETTIQUE
Il est important de comprendre son origine : il a commencé avec une approche anatomique qu’on appelle l’approche fonctionnelle. C’est le travail de Paul Grilley qui a passé deux ans à vraiment étudier l’anatomie en profondeur spécifiquement pour le Yoga. Il en a retiré principalement une chose : ce qu’on appelle les variations squelettiques.
C’est une section de l’anatomie qui est connue dans le corpus médical : c’est tout simplement le fait que chacun est différent au niveau du squelette et chacun est différent anatomiquement parlant. C’est-à-dire que la forme des os et la longueur des os en proportion et différente d’une personne à l’autre.
Pourquoi est-ce important dans le Yoga?
Puisque ce principe va à l’encontre de ce qu’on appelle la règle d’alignement : Cette règle d’alignement en Yoga, c’est essayer d’aligner un groupe ou un cours à travers un standard de pose. C’est-à-dire que l’on fixe des standards pour chaque pose avec l’emplacement des pieds et des mains fixes, et avec des angles spécifiques notamment.
Or, la connaissance scientifique des variations squelettiques explose complètement la notion de règles d’alignement puisqu’il sera impossible d’aligner tout le monde de la même façon.
Cela a été une grande controverse dans l’univers du Yoga alors que la majorité enseignait avec les règles d’alignement. Celle-ci omet que l’on est tous uniques dans notre squelette et que certaines personnes peuvent faire des choses qui sont impossibles pour d’autres. C’est la raison pour laquelle certaines personnes ne pourront jamais faire le grand écart ou faire une position de lotus.
LA NOTION DE POINTS DE COMPRESSION
Dans son approche, il ne sert à rien de forcer. Les variations squelettiques nous enseignent qu’il y a des points de compression dans notre corps. C’est-à-dire que lorsque deux os se touchent, cela empêche l’amplification du mouvement et ainsi la pratique du Yoga, même intensive, n’aura aucune prise sur cet état de fait.
LA NOTION DE CALCIFICATION SQUELETTIQUE
La variation squelettique varie selon notre génétique, car on hérite du squelette de nos parents. Elle varie ensuite en fonction de l’exercice que l’on fait avant l’âge de 20 ans.
En effet, il y a trois grands cycles de calcification squelettique dans le corps humain et ce sont des cycles de 7 ans : de 0 à 7 ans, de 7 à 14 ans et de 14 à 21 ans. Une fois qu’on a la morphologie d’un adulte (à 21 ans), on ne peut plus influencer nos os ni changer leur taille, ce qui était possible lorsqu’on est plus jeune, surtout dans les deux premiers cycles (entre 0 et 7 et 7 et 14). Entre 14 et 21 ans, cela devient beaucoup plus difficile.
Selon Murielle et Sebastian, quand on comprend la notion de variation squelettique, on comprend qu’il ne sert à rien d’essayer de faire entrer certaines personnes dans un moule ou dans un standard de Yoga asana.
La croisade de Paul Grilley
C’est comme ça qu’il s’est fait connaître à travers Paul Grilley puisque beaucoup de personnes étaient contre. Cela a vraiment représenté la croisade de Paul Grilley : il a beaucoup voyagé, principalement aux États-Unis et ensuite à l’étranger pour développer ses connaissances anatomiques et a été très connu pour ses DVD sur l’anatomie et sur les variations squelettiques.
Paul Grilley a ainsi une approche très pragmatique et scientifique du yoga. Il a aussi reçu un doctorat honorifique pour ses recherches sur les fascias et la relation entre les fascias et le système chinois des méridiens.
DIFFÉRENTS COURANTS DE YIN YOGA et tout autant de formationS de yin yoga !
Il y a plusieurs courants dans le Yin Yoga. C’est une plateforme principalement de relaxation et d’observation. Va venir s’ajouter à cela un autre travail qu’on appelle le travail énergétique. Il a aussi ses qualités introspectives, de ralentissement, de relâchement, de lâcher prise, de contemplation par nature.
Il y a deux grands courants qui se sont développés qui sont :
- Une approche énergétique basée sur la médecine chinoise traditionnelle, la MTC, à travers le réseau des méridiens développé par les taoïstes.
- Une seconde approche qui est basée sur le système des Chakras
Paul Grilley a développé l’approche fonctionnelle anatomique à travers le Yin Yoga. Sarah Powers que nous avons déjà mentionnée, du fait de ses études dans le domaine de la psychologie et du bouddhisme, a développé une approche plus méditative. On peut aussi citer Bernie Clark qui a développé un courant scientifique autour de l’anatomie. Celui de Biff Mithoefer, quand à lui est plus chamanique et poétique.
POURQUOI Y A T’IL AUTANT DE COURANT DIFFÉRENTS ?
C’est la volonté de Paul Grilley qui a décidé de ne pas protéger son yoga par des droits d’auteurs spécifiques. En effet, la vision de Paul Grilley a toujours été de garder le Yoga libre, gratuit et ouvert à tous.
Il ne voulait pas qu’il ne devienne un style de plus, un produit de plus à vendre. Pour parvenir à cela, Paul Grilley a donc acheté les droits, a créé un copyright du Yin Yoga mais a enfermé celui-ci dans un coffre pour que personne ne puisse y avoir accès. C’est-à-dire que personne ne peut acheter ses droits et personne n’a besoin d’avoir un certificat pour l’enseigner. Ainsi, cette pratique est et restera ouverte à tous.
QUELS SONT LES PRINCIPES DU YIN YOGA?
Il n’est composé que de quelques principes fondamentaux. Mais ces principes sont ouverts, profonds et universels. Ils vont être une plateforme d’exploration pour une multitude de courants différents. Ces principes sont majoritairement :
- Le relâchement musculaire : Se retirer des muscles, relâcher tous les groupes musculaires.
- La longueur de temps dans la pose : La sollicitation des tissus conjonctifs demande du temps.
Ce qui se développe ensuite par un lâcher prise, un relâchement et une observation. À partir du moment où l’on reste plus longtemps dans une pose et que l’on est plus relâché, on tend du côté Yin de la force. Plus il y aura du mouvement et et plus celui-ci sera rapide, et plus il y aura de contractions musculaires : plus on tend du côté Yang de la force. C’est pour ça qu’il n’est pas un style figé mais plutôt une approche de notre pratique. On peut avoir une approche Yin dans l’Ashtanga par exemple. Ces principes sont importants à comprendre parce qu’ils sont la base du Yin Yoga. Pour revenir sur le corps et pour comprendre ce qui se passe quand on fait une pose de Yin Yoga, on revient à ces deux principes.
POURQUOI RELÂCHER NOS MUSCLES ?
Le relâchement musculaire permet d’accéder au tissu conjonctif. En effet, les articulations entre nos muscles sont principalement faites de tissu conjonctif. Les tissus conjonctifs sont le cartilage, la capsule de l’articulation synoviale, le tendon, les ligaments et les fascias. Pour accéder à ceux-ci, il faut ne pas être en mouvement.
En effet, c’est la contraction musculaire qui crée le mouvement : le muscle vient s’attacher à l’os avec son tendon et par la contraction des muscles on va venir bouger l’articulation. Or, quand vous n’actionnez pas vos muscles, quand vous n’avez pas de contractions musculaires et bien vous accédez directement en tissu conjonctif.
Sebastian nous propose d’ailleurs de faire ce test par nous même. On secoue notre main, puis on la garde très relâchée, on saisit un doigt et on tire dessus. On observe un petit creux qui vient se former à l’articulation : on fait du Yin Yoga pour les doigts : on étire la capsule qui est entourée de ligaments, on étire le tendon, on étire le fascia. En résumé, on étire les tissus conjonctifs. C’est ce qu’on appelle une traction passive : cela signifie qu’il n’y a pas ou très peu de résistance.
Si on prend la même main, on secoue à nouveau nos doigts et que cette fois-ci on vient contracter les muscles extenseurs de notre avant-bras. Si on tire notre doigt cette fois il ne se passe rien : le creux ne vient pas se former et on a pas accès aux tissus conjonctifs. Ça n’a d’ailleurs pas le même effet, c’est moins agréable.
Que se passe-t-il?
À partir du moment où on contracte nos muscles, on ferme l’articulation. À l’inverse, lorsque l’on relâche nos muscles, l’articulation reste ouverte et dans ce cas on peut appliquer une traction passive. C’est la raison pour laquelle anatomiquement, on veut relâcher les groupes musculaires : puisque la cible dans le Yin Yoga sont les tissus conjonctifs.
POURQUOI RESTER PLUS LONGTEMPS DANS LA POSE ?
Sebastian prend encore l’angle anatomique pour nous expliquer ce deuxième principe. On reste plus longtemps dans la pose encore une fois pour les tissus conjonctifs. En effet, ce qui différencie nos tissus conjonctifs (ligaments, tendons, capsule, cartilage, et fascias) de nos muscles, c’est principalement leur degré d’élasticité. Celui-ci est beaucoup plus exprimé par la fibre musculaire et moins par les tissus conjonctifs.
Lorsqu’on veut étirer un muscle, on a pas besoin de l’étirer pendant trop longtemps pour qu’il y ait une réaction. Cela est dû à la grande élasticité des tissus musculaires. Ce qui produit l’élasticité est principalement la vascularité : c’est à dire que plus il y a de sang dans le tissu, et plus celui-ci est élastique. C’est pourquoi on étire nos muscles facilement.
Ce n’est pas le cas pour notre tissu conjonctif : on peut les étirer mais cela prend du temps. D’où le principe de rester longtemps dans la pose. Si on veut influencer nos tendons, ou nos ligaments, il va falloir rester dans la pose et ainsi le tissu va venir s’adapter au « stress » appliqué tout doucement.
De la même façon, quand on stresse notre muscle, on va le renforcer. Soit on va renforcer son endurance, soit tout simplement la force du muscle. Ce sera la même chose avec le tissu conjonctif : on va renforcer sa résistance et son adaptation au stress.
Ainsi le Yin Yoga, physiologiquement, est un type de yoga qui va développer votre flexibilité et votre souplesse plus que n’importe quel autre style de yoga. Et de plus, il va développer la résilience au stress de vos tissus conjonctifs. Cela rend les articulations beaucoup plus robustes et moins exposées à la blessure. Par exemple, si on travaille sur les chevilles , on se protège contre d’éventuelles mauvaises torsions et donc d’éventuelles blessures : la cheville va pouvoir absorber ce stress.
Découvrez les poses de Yin Yoga dans notre Guide Spécial YIN YOGA
LE YIN YOGA, UN YOGA HYBRIDE
Gardons donc à l’esprit qu’il est un Yoga hybride. C’est une nouvelle forme de yoga qui prend ses racines dans le yoga taoïste, qui était déjà à l’époque hybride.
Il est d’autant plus hybride, dans notre époque moderne , et selon Murielle et Sebastian du nouvel âge « new age » puisqu’il va venir absorber tous les courants. On va retrouver une approche scientifique et anatomique, on retrouvera une approche énergétique à travers la médecine chinoise et le réseau des méridiens et à travers le système des chakras, on retrouvera une approche aussi philosophique bouddhiste et yogique bien sûr, et puis taoïste.
C’est là où il va venir embrasser tous ces différents courants. C’est l’évolution du Yoga selon Murielle et Sebastian. Pour eux, si le Yoga est si populaire c’est qu’il y a un grand nombre d’écoles qui s’adressent à des personnes différentes selon leur inclinaison de vie, selon leur philosophie de vie.
AUTRES PRINCIPES DU YIN YOGA
1) TROUVER LA PROFONDEUR APPROPRIÉE POUR NOTRE CORPS
Celui de prendre la pose et de trouver la profondeur appropriée pour notre corps. Cela sous-entend qu’il n’y a pas de pose idéale dans le Yin Yoga. Ses postures sont d’ailleurs extrêmement simples : chacun peut les faire. Pas besoin d’être un expert, ni besoin d’être un athlète, ni besoin d’avoir une certaine morphologie. D’autant plus que dans cette pratique, on utilise des supports qui sont le coussin de méditation, la brique de yoga et le traversin (bolster yoga).
Il nous libère des standards et nous propose de trouver l’idéal de notre corps. Cette notion est très importante puisqu’on touche au message du Yoga qui est de nous connaître nous mêmes, de répondre à la question « Qui suis-je ? ». On se tourne ainsi vers l’intérieur, à l’écoute de notre organisme plutôt que d’écouter les instructions d’une personne à l’extérieur.
Selon Sebastian, on a tous besoin d’être guidé au début, mais on doit pouvoir trouver son indépendance par rapport à sa pratique. Ceci nous donnera la confiance et le courage de suivre notre intuition et de développer une communication et une relation avec notre propre corps.
2) SE RÉSOUDRE À L’IMMOBILITÉ
On reste dans la pose pour une longueur de temps, et cette immobilité fait de la pratique un travail introspectif. Cette immobilité peut plaire ou déplaire. Lorsqu’on développe une forme d’immobilité, on se rend compte de nos mouvements internes. En effet, nous ne sommes jamais vraiment immobile, nous sommes toujours en mouvement. Si on se contrôle à ne pas bouger, on se rend donc compte des mouvements plus subtils à l’intérieur de soi : des mouvements dynamiques, mais aussi peut-être des émotions et des pensées qui nous traversent. C’est cela qui fait son côté introspectif.
À savoir que si on revient à l’origine du mot à Asana, on découvre que ce mot signifie littéralement assise, sous entendu la « posture assise ». Dans le Raja Yoga, la Yoga originel, Asana ne signifie pas une posture de mouvement mais une posture immobile. Bien qu’il soit une approche récente, il retourne aux fondations de ce qu’était le Yoga. C’est développer une assise, et même une ascèse, puisqu’il n’y a rien de plus difficile que de contrôler nos mouvements.
Selon Sebastian, c’est ce que voulait nous dire Patanjali quand il décrit le mot Asana:
Vous avez complété Asana quand vous pouvez entrer dans une immobilité pour une longue durée.
Cette longueur de temps peut varier en fonction de chacun.
3) RESTER PLUS LONGTEMPS
Se résoudre à l’immobilité et rester plus longtemps dans la pose va développer une forme de contentement. En effet, le mouvement crée une stimulation mentale. Dès qu’il y a mouvement, notre mental aussi va bouger avec le mouvement, que ce soit un mouvement physique ou un mouvement émotionnel. Or, lorsque l’on reste plus longtemps dans la pose d’une façon immobile cela met en exergue nos mouvements mentaux incessants. On rentre vraiment dans ce qu’est le Yoga.
4) RELÂCHER LA POSE AVEC PRÉCAUTION ET ATTENTION
Quand on sort de la pose, il faut bouger tout doucement. Tout d’abord parce qu’on n’a pas l’envie de bouger de façon précipitée. Mais aussi pour deux raisons principales :
- Sur le plan mécanique : Les tissus conjonctifs ont besoin d’un certain temps pour pouvoir s’étirer. Donc il nous faut à peu près deux minutes pour influencer nos tissus conjonctifs. Mais on reste 5 minutes dans la pose pour développer cette résilience. Lorsqu’on relâche la pose, nos tissus conjonctifs vont être déstabilisés c’est à dire qu’à l’instar de nos muscles qui peuvent être étirés et relâchés en répondant instantanément, le tissu conjonctif ne répond pas instantanément. Il aura besoin d’un temps d’adaptation pour revenir à sa forme initiale.
- Sur le plan énergétique : Le fait de relâcher avec attention nous donne l’opportunité de sortir du corps pour toucher au corps énergétique puisqu’il y a une expansion du Prana. C’est simplement dans le ralentissement, dans l’observation et le relâchement que l’on peut faire l’expérience du corps subtil et non pas dans le mouvement. D’ailleurs, dans l’Ashtanga Yoga on peut toucher à ça à partir du moment qu’on arrête la pratique et qu’on rentre dans le Shavasana, et donc qu’on revient encore une fois à l’immobilité.
Quels livres pour approfondir votre connaissance du Yin Yoga ?
- “Le Yin Yoga : éloge de la lenteur” de Amélie Annoni
- “A Yogi’s Guide to Chakra’s meditation” de Paul Grilley (il s’est spécialisé dans le tantrisme et les chakras) Il y a parle du taoïsme et de l’approche tantrique du Yoga
- “Complete Guide to Yin Yoga” de Bernie Clark en anglais (avec une approche scientifique de tous ses principes)
- “Votre Corps, Votre Yoga” de Bernie Clark sur l’approche fonctionnelle
- “Insight Yoga” de Sarah Powers : s’est focalisée sur les méridiens
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